A peine débutée, l’opération «pays mort», déclenchée pour durer trois jours, commence à peser lourdement sur le travail. Faute de moyen de transport, l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire(Ugtci) demande aux travailleurs de rester chez eux jeudi et vendredi.
L’opération «pays mort», lancée par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Ugtci), a atteint sa vitesse de croisière. Devant l’ampleur du phénomène, hier, l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire a demandé aux travailleurs de rester chez eux aujourd’hui et demain. C’est-à-dire, jusqu’à ce que le mot d’ordre de grève prenne fin. Il s’agit principalement des travailleurs affiliés à la centrale mais aussi de tous leurs « camarades sympathisants». L’information a été donnée par Adé Mensah François, le secrétaire général de l’Ugtci, à la suite d’une rencontre houleuse avec les travailleurs à la Bourse du travail de Treichville. Cependant, précise Adé Mensah, les personnels de la santé, de la Société de distribution d’eau en Côte d’Ivoire (Sodeci) et de la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) peuvent travailler. Car, selon lui, ce sont des secteurs vitaux pour les Ivoiriens. Selon Joseph Ebagnéré, le secrétaire général adjoint de la centrale syndicale, cette décision est consécutive au climat de détérioration que l’arrêt de travail du Rhdp fait régner dans les entreprises. Les travailleurs sont venus se plaindre, dit-il, que leurs employeurs commencent à licencier et mettre au chômage technique tous ceux qui ne viennent pas régulièrement au boulot. Or, l’absence de véhicules de transports en commun et l’insécurité empêchent beaucoup de travailleurs de se rendre à leurs lieux de travail. En plus de la grève des transporteurs, le couvre-feu empêche de nombreuses personnes de se rendre au travail. Certains sont contraints de dormir dans les services qui les emploient. L’Ugtci a profité de la situation pour dépeindre la situation sociopolitique dans le pays. Selon le sg, l’environnement social est marqué par des pertes en vies humaines, la destruction de biens, l’insécurité grandissante, la cherté de la vie. En ce qui concerne l’économie, près de 200 entreprises ont fermé, plusieurs travailleurs ont été licenciés ou mis au chômage technique. Pourtant, l’Ugtci note que le processus électoral s’est bien déroulé. Les travailleurs avaient espéré « la fin de leurs tracas et misère au terme du second tour du scrutin présidentiel », indique M. Ebagnérin. Il demande donc aux hommes politiques de tout mettre en œuvre afin que le pays renoue avec la paix.